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Comité sur la Cohésion Sociale, la Pauvreté et le VIH/SIDA

Les stratégies pour combattre la pauvreté et la réalisation des objectifs du Millénaire - thèmes de discussion pour le Comité à Accra

24 mai 2010

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Les deux thèmes principaux : 1) les stratégies pour combattre la pauvreté : le rôle de l’Etat et des politiques publiques et comment transformer les revenus de la production en un réel développement ; et 2) la réalisation des objectifs du Millénaire : le sommet des Nations Unies de septembre ont été au centre des discussions du Comité de l’Internationale Socialiste sur la Cohésion sociale, la Pauvreté et le VIH/SIDA qui s’est réuni à Accra le 24 mai 2010 et a été accueilli par le parti membre du Ghana de l’Internationale Socialiste, le Congrès démocratique national, NDC.

Le président du parti hôte et vice-président du Comité, Kwabena Adjei, a ouvert la réunion et a chaleureusement accueilli les participants au Ghana tout en soulignant l’importance de l’accent mis sur la pauvreté, un sujet porteur d’inquiétudes croissantes du fait de la crise financière et économique.

Le Secrétaire Général de l’Internationale Socialiste, Luis Ayala, a insisté sur l’aspect crucial des sujets de discussion. Deux ans après la récession, dit-il, la revendication de long temps de la part des sociaux-démocrates en faveur des plus vulnérables a retenti avec force et il est grand temps à présent que l’individu devienne la priorité et qu’il réémerge dans un monde où le marché a pris le dessus. Nous ne pouvons nous contenter de résoudre les problèmes à l’aide de solutions à court terme, ajouta-t-il, mais au contraire, nous devons prendre des mesures nécessaires pour permettre le changement. Il nous faut nous efforcer à trouver des solutions durables à la pauvreté, et cela ne saurait se faire sans la consolidation de la liberté, de la justice et de la démocratie.

Barbara Prammer, Présidente du Comité, SPÖ, Autriche, a réaffirmé le besoin aujourd’hui de trouver un nouvel équilibre entre le marché et l’Etat afin que même les personnes les moins intégrées socialement et professionnellement puissent subvenir à leurs besoins essentiels. Contrairement à ce que prônent les néolibéraux et les conservateurs, la politique doit regagner en suprématie face aux forces du marché si nous voulons réduire la pauvreté et la faim, accroître les chances, et avoir une répartition du bien-être plus égalitaire. Elle a rappelé le Plan d’action de 2008 signé au Ghana par plus de 100 pays, soulignant l’importance de partenariats de poids entre les pays destinateurs et destinataires de l’aide. Ceux-ci sont importants afin d’établir un dialogue Nord-Sud efficace et à long terme pour améliorer en qualité l’aide et permettre une meilleure réponse aux besoins des pays en développement. L’intégration des pays du Sud destinataires de l’aide et de leurs différents niveaux de la prise de décision sont nécessaires dans les stratégies élaborées pour progresser car des solutions ne sauraient être dictées de l’extérieur sauf à se révéler par la suite être inefficaces et non appliquées.

Au cours du débat sur ce thème, les participants d’Afrique et d’Europe (Liste des participants) ont rapporté les cas de leurs expériences nationales respectives. Mahamadou Issoufou, président du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme et vice-président de l’Internationale Socialiste, a rappelé que la malnutrition est quantitativement une cause de décès plus importante que le VIH/SIDA, le paludisme et la tuberculose réunis, mentionnant en particulier la pauvreté rurale et féminine et pointant du doigt comme responsables la mauvaise gouvernance, les conflits civils et l’instabilité politique qui touchent prioritairement le continent africain. Des contributions à ce sujet ont aussi été faites par Ahmed Daddah, président du RFD de Mauritanie et Bruno Amoussou, président du PSD du Bénin. Il a paru évident aux participants que la position africaine est très différente de celle d’autres continents et la fuite des cerveaux significative affectant ce continent en est une grave conséquence. Ce handicap est doublé d’échanges inégaux aux dépens des pays africains au sein d’accords de partenariats économiques et que le niveau dérisoire de l’aide publique au développement ne saurait contrebalancer. Il a été souligné que le développement devrait être accompagné de croissance dans des secteurs tels que l’agriculture, les mines, l’énergie et les infrastructures de transports. Parmi les aspects clefs de ce débat figura le lien entre la pauvreté et la dégradation de l’environnement entraînant de nombreux pays pauvres dans un cercle vicieux. Les participants sont convenus que la conscience démocratique à travers la consolidation des partis politiques, l’implication de la société civile et les pratiques démocratiques comme les élections libres et transparentes est d’une importance cruciale.

En ce qui concerne les objectifs du Millénaire, les discussions introduites par Léopold Gnininvi, Secrétaire Général du CDPA du Togo, des thèmes clefs ont été abordés : la faim, l’éducation primaire pour tous, la réduction de la mortalité enfantine, du VIH/SIDA et d’autres maladies, le développement durable et l’emploi ; et un tour d’horizon a été fait quant aux progrès réalisés lors de la dernière décennie. Au vu de l’état d’avancement et dans le contexte de la crise financière récente, les participants ont conclu que les objectifs apparaissaient clairement hors de portée pour 2015. On a aussi noté que tandis que les facteurs causant la pauvreté se ressemblaient, les stratégies pour résoudre les problèmes divergeaient. Kwabena Adjei a dressé les grandes lignes des mesures qui doivent être incluses dans toute stratégie pour réduire la pauvreté et pour faire des progrès dans le but d’atteindre les ODM, parmi celles-ci l’adoption des politiques macroéconomiques, structurelles et sociales adéquates ; le respect de l’environnement et le souci du développement durable ; l’extension des droits de propriété ; l’investissement dans le secteur de la santé ; l’accès à l’éducation primaire pour tous et la promotion de la connaissance en matière d’informatique et de nouvelles technologies (NTIC) ; l’accès à une habitation décente ; la modernisation de l’agriculture ; la création d’infrastructures et de moyens de transport ; la création d’emplois ; plus de sécurité et de droits au travail incluant un salaire juste ; l’égalité des sexes ; la paix ; la résolution des conflits et la création de partenariats internationaux durables. Plus crucialement, Le Comité est convenu qu’une volonté politique significative était nécessaire pour appliquer ces mesures, condition inéluctable pour atteindre les objectifs du Millénaire.

En résumant les discussions, le Secrétaire Général de l’IS a pris note qu’au vu de la participation africaine aux échanges mondiaux se limitant à 2%, nous devrions permettre un accès au marché à ces pays, puisqu’il s’agit là d’une limite rédhibitoire à leur croissance. De même, l’annulation de la dette en faveur des Etats les plus pauvres de la région a longtemps été discutée sur notre plateforme. La création d’emplois et l’accès à l’éducation universelle visant à former une génération d’individus hautement qualifiés contribuerait à la production de biens et de services fortement demandés sur le marché mondial. En Afrique les personnes ont les mêmes désirs qu’ailleurs : emplois, éducation, retraites décentes, bien-être… ajoute-t-il, voilà des droits et priorités universels. Il faut saisir la chance de la nouvelle époque qui se dessine et des idées du changement qui ont été émises-pour une économie prenant en compte tout le monde. Mais cela ne saurait être possible sans la démocratie, la paix, la bonne gouvernance et les bonnes pratiques.

Avant de clore la réunion, la présidente du Comité, Barbara Prammer a rappelé aux participants que la prochaine conférence internationale sur le SIDA à Vienne se tiendra en juillet et elle a proposé que la réunion des délégués sociaux-démocrates à cette conférence ait lieu le 22 juillet. Concernant les futures réunions du Comité, elle a proposé que la prochaine rencontre se fasse dans les premiers mois de l’année 2011 et celle d’après dans la deuxième partie de l’année.



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