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XXIV Congrès

XXIV Congrès de l'Internationale Socialiste, le Cap
Pour un nouvel internationalisme et une nouvelle culture de solidarité

30 août-01 septembre 2012


XXIV CONGRES DE L’INTERNATIONALE SOCIALISTE
le Cap, 30 août – 1 septembre 2012

RESOLUTION

POUR UN CHEMIN COMMUN VERS LA PAIX, LA DURABILITE ET LA COOPERATION: LE BESOIN DE GARANTIR LE MULTILATERALISME
Original: anglais

Les sociétés et nations à travers le monde sont plus liées et interconnectées que jamais. Les plus grands défis auxquels nous faisons face sont mondiaux, avec un impact qui est ressenti du pays le plus au moins développé. Pour affronter et surmonter ces défis, nous avons besoin de solutions qui prennent en compte les besoins de tous.

Pour amener de telles solutions, l’Internationale Socialiste a constamment souligné la nécessité des efforts multilatéraux pour construire une société mondiale durable, prospère, juste et pacifique. Seul à travers la coopération entre les peuples les questions urgentes auxquelles nos sociétés doivent faire face pourront être résolues: les difficultés provoquées par la crise économique mondiale, et l’injustice économique sur long terme, la dévastation, et la destruction résultant des conflits persistants, le manque de sécurité alimentaire pour des millions de gens, et la menace du changement climatique catastrophique.

Les institutions internationales sont une partie vitale du système politique mondial multilatéral et sur plusieurs niveaux et doit avoir les instruments nécessaires pour pouvoir garantir un avenir viable pour les citoyens du monde. Il y a un besoin de renforcer la légitimité démocratique et la confiance dans ces institutions en les rendant plus représentatives, plus transparentes et responsables.

Un engagement pour le multilatéralisme est une condition préalable afin de pouvoir faire face de manière efficace aux défis à la stabilité et développement durable.

A. La paix et la résolution des conflits

 

L’Internationale Socialiste a toujours été aux premiers rangs des efforts pour atteindre la paix et la stabilité. Nous réaffirmons notre croyance qu’une approche multilatérale est le seul moyen pour atteindre ces objectifs.

Des conflits continus empêchent le développement et le progrès mondial. Il y a de nombreux conflits locaux et régionaux qui aujourd’hui ont des répercussions régionales et mondiales. Nous devons chercher à résoudre ces conflits à travers des efforts nationaux et régionaux et avec des interventions et soutien multilatéraux lorsque de tels efforts échouent. Un échec de promouvoir une telle stratégie résultera inévitablement dans une dégradation économique, sociale et environnementale sévère et la prolongation de conflits qui sont extrêmement nuisibles aux perspectives pour le progrès et le bien-être des citoyens dans des pays et régions croulant sous les conflits.

Le dialogue et les négociations doivent être promues de manière active partout où la paix et la stabilité sont sous risque; basé sur le fait que les droits de l’homme ne se limitent pas aux frontières politiques. Un engagement pour la Déclaration universelle des droits de l’homme, y compris les droits civils et universels n’est pas négociable. De plus, toute politique d’intervention nucléaire doit se baser sur un mandat de l’ONU et les principes du droit international.

Durant cette jonction critique pour la stabilité régionale et mondiale il est impératif que le rôle de Nations Unies soit renforcé. Ainsi, le CSNU nécessite une réforme de ses membres et il faudrait considérer de nommer plus de membres permanents au Conseil afin de le rendre plus représentatif. Des cas comme l’Inde, le Brésil, le Japon et des représentants de l’Afrique et de la Ligue arabe ont été soutenus. Tous ces cas doivent être examinés en profondeur et il devrait y avoir plus de mesures prises pour améliorer la mise en œuvre des résolutions du Conseil.

Dans de nombreuses situations de conflits actuels, il est évident que le multilatéralisme est le seul chemin par lequel une solution durable pourra être trouvée.

En ce qui concerne la Syrie, l’IS suit avec grande inquiétude les massacres qui ont lieu quotidiennement alors que le régime Assad refuse d’accepter que le changement est inévitable. Nous sommes fermement du côté du peuple syrien dans leur lutte pour la démocratie et les droits de l’homme et condamnons encore une fois les actions brutales du régime. Nous appelons tous les côtés de mettre fin aux hostilités et d’engager des négociations sans aucune condition préalable. Nous ne sommes pas favorables à une intervention militaire étrangère, qui peut provoquer de nouvelles souffrances humaines et l’instabilité dans la région. Nous soutenons fortement un processus de transition vers la démocratie dirigé par la Syrie.

Afin de garantir un rôle décisif et efficace de la communauté internationale pour sauver des vies et pour mettre en place sans délai les revendications démocratiques des citoyens de Syrie nous faisons appel au Conseil de Sécurité des Nations unies et en particulier à la Russie et la Chine, d’agir en ligne avec le sentiment de la très grande majorité de la communauté internationale de protéger le peuple syrien.

L’Internationale Socialiste renouvelle son soutien pour une paix juste, complète et durable de la question palestinienne basée sur le droit international par, entre autres, deux Etats avec Jérusalem comme capitale des deux Etats, vivant en paix et sécurité, dans les frontières de 1967 - et qui coexistent avec le plein respect de tous les droits de leurs citoyens. La fin de l’occupation et la paix sont la meilleure garantie pour la sécurité d’Israël, et pour la liberté, souveraineté, le développement et la démocratie en Palestine.

Ainsi, nous réitérons notre engagement ferme pour la reconnaissance de l’Etat de Palestine par la communauté internationale dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, et son admission aux Nations unies, en accord avec le droit de son peuple à l’autodétermination, la liberté, la justice et la dignité. Nous nous engageons, en tant que partis membres, de travailler activement pour garantir une telle reconnaissance et le soutien pour l’admission de la Palestine à L’ONU par nos pays respectifs.

L’Internationale Socialiste exhorte toutes les parties de redoubler leurs efforts pour promouvoir le dialogue et la reprise de négociations directes, notamment en mettant une fin complète aux politiques de colonisation qui constituent une violation flagrante du droit international, un obstacle sérieux à la paix et qui constitue une discrimination et ségrégation. Ces politiques israéliennes incluent notamment les activités de colonisation, la confiscation de terres et la démolition de logements, y compris en Jérusalem-Est, et le blocage de Gaza. Les produits des colonisations, qui utilisent les terres et ressources palestiniennes, doivent être boycottés. L’IS insiste que les confrontations violentes doivent être évitées et que les vies civiles soient sauvées et protégées.

La question kurde, comme celle d’Israël et de la Palestine, est une question qui nécessite une réponse multilatérale. Les parties représentant l’Iraq, l’Iran, la Turquie, la Syrie et le peuple kurde, avec l’aide de l’ONU et d’autres institutions supranationales, doivent travailler au sein d’un cadre multilatéral. Le Congrès de l’Internationale Socialiste a décidé de rétablir le Groupe de travail spécial sur la question kurde avec pour objectif de faire avancer et protéger les droits, la sécurité et d’améliorer les conditions de vie du peuple kurde en accord avec le droit international.

L’Internationale Socialiste est particulièrement inquiète par les conflits en Afrique. Afin d’aborder ces conflits il doit y avoir un renforcement des institutions régionales telles que l’Union Africaine (UA). Ses membres ont la capacité de faire de l’union un instrument plus efficace pour maintenir la stabilité régionale. L’UA doit élargir son champ d’action pour encourager une meilleure coopération économique, sociale et environnementale entre les Etats africains.

Lorsque les menaces à la démocratie se manifestent, comme cela a été le cas récemment en Afrique de l’ouest, une réponse unifiée et cohérente est un pas crucial pour le respect de l’Etat de droit et l’intégrité des institutions démocratiques. Au Mali, par exemple, la coopération multilatérale est cruciale pour garantir l’unité nationale, l’intégrité du territoire et des questions géostratégiques ainsi que la guerre sans relâche contre le terrorisme, le crime organisé transnational et le trafic de drogue.

De même, la communauté africaine et internationale doit œuvrer pour parvenir à la paix et la stabilité en relation avec les conflits existants en Afrique de l’Est particulièrement en Somalie et Sud Soudan.

Rappelant les résolutions et déclarations de l’Internationale Socialiste sur le Sahara occidental et en particulier celle adopté lors du Conseil d’Athènes, rappelant les résolutions des Nations unies et de l’Union Africaine sur le Sahara occidental, le considérant comme un cas de décolonisation, et préoccupé par les violations répétées des droits de l’homme, l’Internationale Socialiste réitère son plein soutien au droit à l’autodétermination du peuple sahraoui et exige la mise en œuvre urgente de toutes les résolutions de l’ONU et de l’Union Africaine garantissant ce droit. Elle exhorte la reprise urgente des négociations directes entre le Maroc et le Front Polisario sous les auspices de l’ONU. L’IS soutien les efforts du Secrétaire général de l’ONU pour atteindre une solution juste, pacifique et durable à ce long conflit. Nous exprimons notre inquiétude concernant la dégradation de la situation des droits de l’homme et exigeons de plus l’ouverture du territoire aux observateurs indépendants, les ONG et les médias. L’Internationale Socialiste convient d’envoyer une mission dans l’esprit de la proposition du Comité méditerranée de l’IS.

En ce qui concerne la question de Chypre, l’Internationale Socialiste continue de trouver inacceptable le statu quo sur l’île et exprime sa grande déception sur l’échec jusqu’à ce jour des pourparlers dirigés par l’ONU pour atteindre un accord durable. L’IS exhorte les parties d’intensifier leurs efforts pour atteindre une solution juste et l’unification de l’île basée sur toutes les résolutions pertinentes de l’ONU. La résolution de la question chypriote aura un impact positif important sur la paix et la stabilité régionale ainsi que sur les développements économiques.

L’Internationale Socialiste fait appel aux gouvernements du Royaume-Uni de Grande Bretagne et de l’Irlande du Nord et de la République d’Argentine de trouver une solution juste, pacifique et durable au conflit de souveraineté sur les îles Falkland/Malouines, la Géorgie du Sud et les îles Sandwich du Sud et des eaux territoriales adjacentes, en accord avec la résolution des Nations unies et du Comité spécial pour la décolonisation.

B. Atteindre la durabilité

 

 

Le multilatéralisme est crucial pour atteindre un avenir durable pour la planète, et est d’une importance particulière concernant le changement climatique. Notre mouvement a reconnu depuis longtemps le besoin de lutter contre le changement climatique de manière multilatérale, et notre Commission pour une Société Mondiale Durable est un forum d’échanges de haut niveau au sein de notre organisation dans la longue tradition des efforts de l’Internationale Socialiste pour promouvoir et assurer l’égalité, les opportunités économiques, la justice sociale et le développement durable. Nos idées et initiatives continuent d’influencer les discussions et conclusions lors des discussions internationales sur la durabilité et le changement climatique, un processus facilité par la présence régulière de ceux qui ont participé aux réunions de l’IS dans ces forums.

La menace du changement climatique pour la société mondiale est plus apparente que jamais. Bien qu’il y ait des conséquences pour toute la société mondiale, l’impact du changement climatique est disproportionnel et ceux polluant le moins souffrant souvent le plus. Nulle part cela n’est plus vrai qu’en Afrique, où se trouvent de nombreux pays les plus vulnérables au changement climatique. D’ailleurs, notre mouvement dénonce depuis longtemps le fait que ceux qui sont le moins responsable des émissions historiques sont le plus touché par le changement climatique. Il y a un besoin de plus de solidarité entre le monde développé et en développement, et les engagements pour réduire les émissions de carbone au niveau mondial et une catastrophe éventuelle évitée.

Nous reconnaissons que pour certains, la foi dans le multilatéralisme a été endommagée par l’incapacité des gouvernements de trouver des accords contraignants qui soient suffisamment ambitieux pour stopper et inverser la tendance vers un changement climatique catastrophique. Notre mouvement doit trouver des moyens pour restaurer la confiance qu’une solution peut être trouvée à travers les processus de l’ONU qui nécessitera que toutes les nations, dans le mondé développé et en développement, fassent des sacrifices pour l’avenir des générations futures qui habiteront notre planète. Les efforts mondiaux des réductions des émissions de gaz à effet de serre doivent toutefois travailler en tandem avec un agenda d’adaptation en faveur des pauvres. La réalité est que la durabilité sur long terme veut dire que chaque nation, gouvernement et citoyen doit assumer sa responsabilité et ne peut être atteint que par la coopération.


Le futur de l’enérgie nucléaire

 

 

 

La coopération et la collaboration dans la recherché des solutions énergétiques ont été endossées par notre Commission pour une Société Mondiale Durable qui a constamment fait appel à l’utilisation des énergies renouvelables, soulignant que l’énergie nucléaire ne représente pas une solution à moyen ou long terme .A la lumière de la fusion des réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima en mars 2011, un examen attentif doit être prêté à l’utilisation de l’énergie nucléaire. Les dangers présentés par la production d’énergie nucléaire devraient être un cataclysme pour le développement d’énergie propre pour progressivement remplacer l’énergie nucléaire dans le bouquet énergétique.

L’Internationale Socialiste continuera de d’accompagner ses camarades japonais dans le processus de reconstruction qui est en cours, et soutient la proposition du Parti social-démocrate pour quela production d’énergie nucléaire au Japon soit progressivement abandonné d’ici 2020 et que 100% de la production énergétique provienne de sources propres et renouvelables d’ici 2050.

C. La coopération parmi les peuples et entre les nations

 

 

 

Au cœur du concept du multilatéralisme se trouve l’idée de la coopération entre les peuples et entre les nations. Au sein de l’Internationale Socialiste se trouvent des représentants de toutes les régions du monde, unis dans leur poursuite d’un avenir plus juste et plus prospère pour tous, et où chaque citoyen pourra jouir pleinement de ses droits et opportunités. En tant que sociaux-démocrates nous reconnaissons la valeur des solutions trouvées par la coopération et l’accord mutuel à des problèmes partagés.

Le multilatéralisme comprend également la coopération au sein des cadres des institutions régionales et internationales, pour permettre un système efficace de gouvernance mondiale. Non seulement plus de coopération débouchera sur des résultats plus durables dans les domaines de conflits et de disputes, mais cela peut également fournir un bénéfice mutuel en atteignant des objectifs communs de manière plus efficace, par exemple dans le domaine du désarmement, où des mouvements multilatéraux pour réduire les armes de destruction massive, en particulier par le désarmement nucléaire, peut ouvrir des opportunités pour coopérer de manière plus substantielle sur les question sociales et économiques et pour réduire les dépenses militaires permettant aux fonds publics d’être utilisés pour des objectifs plus positifs.

De nombreux grands succès de notre organisation ont été atteints grâce la position unique de l’Internationale Socialiste, une organisation qui est capable de promouvoir le dialogue et l’entente et qui a démontré qu’elle à une grande expérience de trouver un consensus dans les conflits les plus difficiles. Cette caractéristique de l’IS est une caractéristique que nous cherchons à renforcer, non seulement dans le cadre de notre organisation, mais dans tous les aspects de la vie politique.
 

 

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