''La Méditerranée dans le contexte de l’après-guerre en Iraq'' était le thème principal lorsque les membres du Comité Méditerranée de l’IS se sont réunis à Tolède les 9 et 10 mai. Le président du Comité, Manuel Marín, du parti hôte, le Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE), a mené les débats. Felipe González, du PSOE, et ancien chef du gouvernement espagnol, ainsi que Abderrahman Youssoufi, premier secrétaire de l’Union Socialiste des Forces Populaires, USFP, et ancien premier ministre du Maroc, ont introduit le thème principal. Le vice-président du gouvernement de Castilla-La Mancha, José María Barreda Fontes, et le Secrétaire Général de l’IS Luis Ayala, ont pris la parole lors de l’ouverture de la réunion.
Les délégués ont examiné la position particulière de la Méditerranée dans les crises internationales d’aujourd’hui, en tant qu’espace où se posent bon nombre des défis actuels que la communauté internationale et le mouvement social-démocrate doivent relever. Les conclusions de ce débat exposant les points de vue des membres du Comité, sont résumées dans la Déclaration de Tolède, qui a été approuvée par la réunion à l’unanimité.
La situation à Chypre et les développements au Moyen-Orient ont reçu une attention particulière dans les discussions sur la résolution des conflits dans la Méditerranée et la contribution de l’Internationale Socialiste. En ce qui concerne Chypre, pour la première fois ont participé des représentants des deux communautés, chypriote grecque et chypriote turque, du Mouvement des Sociaux-Démocrates et du Parti Républicain Turc, CTP, et une résolution spéciale sur Chypre a été adoptée. La situation au Moyen-Orient a été introduite par l’ambassadeur Miguel Angel Moratinos, représentant de l’UE pour le Moyen-Orient, et le Comité a entendu des contributions d’Ophir Pines, secrétaire général du Parti Travailliste d’Israël, et d’Ilan Halevi, de Fatah, le parti membre palestinien de l’IS.
D’autres thèmes ont également été abordés, y compris la situation en Algérie, pays au sujet duquel le Comité a réaffirmé son engagement à continuer à rechercher une sortie de crise pacifique et a émis une résolution en ce sens. Le Comité a accepté de suivre de près les développements en Algérie et a décidé d’y envoyer une mission de l’IS. Le Comité a également perçu que les développements positifs à Chypre pourraient être encouragés par la présence d’une mission de l’IS, qui sera envoyée pour soutenir le dialogue entre les deux communautés.
Des rapports sur les situations nationales ont également été présentés par l’Albanie et la Croatie.
La prochaine réunion du Comité se déroulera en Croatie, accueillie par le Parti Social-Démocrate, SDP, et sera suivie d’une réunion en France, accueillie par le Parti Socialiste français.
Original: espagnol
Réuni à Tolède, ville de rencontre des cultures, les 9 et 10 mai 2003, à un moment crucial pour toute la communauté internationale après la guerre illégale, illégitime et injuste en Irak, le Comité Méditerranée de l’Internationale Socialiste :
- Constate que la Méditerranée est aujourd’hui le cadre central de la crise mondiale et l’espace où se posent les principaux défis que la communauté internationale doit relever : la sécurité, la paix et la guerre, la menace du choc des civilisations, les processus de régionalisation, le développement durable, les différences entre les hommes et les femmes ou la relation entre la démocratie et le développement.
- Réaffirme la nécessité de récupérer le rôle central de la légalité internationale et, par conséquent, des Nations Unies, comme garantie de la paix, de la sécurité et du règlement des conflits entre les nations, notamment dans la reconstruction de l’Iraq, où les puissances d’occupation ne peuvent pas assumer l’administration du pays. Le peuple iraqien doit récupérer la pleine souveraineté de l’Irak et de tous ses biens.
- Considère que la crise qui a éclaté à la suite de la guerre met à l’ordre du jour l’urgence de réformer les institutions multilatérales internationales, pour les rendre plus démocratiques, efficaces et transparentes et les adapter aux nouvelles réalités et défis du XXIe siècle. Nous devons retrouver '' l’Agenda de l’espoir '' qui passe par la nécessité de promouvoir la Cour pénale internationale, la convention sur les mines anti-personnelles, le développement durable de Johannesburg, etc.
- Apprécie à sa juste valeur la mobilisation citoyenne sans précédents, et notamment des femmes, qui a eu lieu dans le monde entier exprimant le refus de la guerre en Iraq et le besoin de traduire le gigantesque volume que représente une opinion publique diversifiée du point de vue culturel, religieux, politique et économique des deux rives de la Méditerranée dans un élan pour avancer vers la coopération euro-méditerranéenne.
- Constate que le processus euro-méditerranéen, commencé à Barcelone en 1995, est le modèle idéal et la seule voie possible pour avancer dans la coopération politique, économique et socioculturelle dans la Région. Il faut un effort et une volonté plus affirmés pour avancer avec décision vers la mise en œuvre concrète des Accords. La promotion d’une formule à mi-chemin entre l’Association et l’Adhésion, comme l’a indiqué la Commission européenne, peut aider à atteindre cet objectif. Les relations entre les deux rives doivent s’enrichir et se diversifier, s’étendre aussi à la société civile, aux organisations d’entreprises et aux ONG.
La relation entre la démocratie et le développement doit être renforcée.
- Comprend que la lutte contre le terrorisme, qui constitue la plus grande menace pour la liberté, les droits de la personne et la démocratie, doit reposer sur un concept de sécurité démocratique global incluant la lutte contre les mafias de l’immigration illégale, le crime organisé, la faim, le sida et les pandémies. Nous n’acceptons pas la militarisation de la réponse face au terrorisme comme une solution efficace et valable à la menace. Tout au contraire, nous devons lancer le débat sur la nécessité du désarmement, à commencer dans notre région méditerranéenne. Un désarmement des seuls pays arabes serait impossible et ne serait pas viable.
- Exprime sa profonde satisfaction envers la présentation d’une feuille de route par le Quartet, vers une solution définitive du conflit entre Israéliens et Palestiniens, sur la base de deux États, qui aboutisse à la création, en 2005, d’un État palestinien indépendant, viable et démocratique, qui vive en paix et en sécurité avec Israël et ses autres voisins.
Le Plan doit être appliqué intégralement, sans réserves provenant d’une des parties.
- Enfin, le Comité a confiance en la volonté et la détermination des deux parties pour gagner la paix, et lance un appel en ce sens.
Original : anglais
Considérant le statu quo actuel à Chypre comme inacceptable, le Comité Méditerranée de l’Internationale Socialiste, réuni à Tolède les 9 et 10 mai 2003 :
- Réitère sa position selon laquelle un règlement de la question chypriote doit être basé sur les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations Unies et en accord avec les principes de la Charte de l’ONU, le droit international et l’acquis communautaire;
- Exhorte le Secrétaire-Général de l’ONU de mener les parties concernées à une solution, notant qu’un résultat positif à son initiative précédente pour un règlement complet de la question, soutenue par les deux communautés, a été entravé par la position irréconciliable de Monsieur Denktash;
- Se réjouit vivement de la volonté des deux communautés en faveur de la libre circulation des personnes;
- Insiste sur le fait que la communication entre les Chypriotes grecs et les Chypriotes turcs est essentielle car elle promeut la réconciliation, le rapprochement, la compréhension mutuelle, le respect et la co-existence. Le dialogue devrait donc s’ouvrir et se développer, conscient que le caractère multiculturel, la tradition, la culture politique, les institutions et les normes de l’EU relatives aux droits de la personne serviront à la co-existence et à l’interdépendance pacifiques des peuples de Chypre;
- Souligne le besoin urgent d’atteindre une solution pacifique, juste, démocratique et durable à la situation chypriote et soutient toutes étapes et efforts du Secrétaire-Général de l’ONU en ce sens.
Le Comité Méditerranée de l’Internationale Socialiste, réuni à Tolède les 9 et 10 mai 2003, affirme que le nouveau contexte international rend encore plus indispensable la recherche d’une sortie de crise pacifique en Algérie, pour donner au peuple algérien la liberté de maîtriser son destin et les moyens de bâtir un avenir démocratique.
Président du Comité
Manuel Marín
Secrétaire Général de l’IS
Luis Ayala
ALBANIE
Parti Social-Démocrate, PSD
Gaqo Apostoli
Ndue Pjetra
ALBANIE
Parti Socialiste d’Albanie, SPA
Pandeli Majko
ALLEMAGNE
Parti Social-Démocrate d’Allemagne, SPD
Wolfgang Weege
ALGERIE
Front des Forces Socialistes, FFS
Hocine Aït-Ahmed
Dalila Taleb
Ahmed Djeddaï
Karim Baloul
BELGIQUE
Parti Socialiste, PS
Etienne Godin
CHYPRE
Mouvement des Sociaux-Démocrates
Eleni Karaoli
CROATIE
Parti Social-Démocrate, SDP
Marin Jurjevic
Irina Stajcic
ESPAGNE
Parti Socialiste Ouvrier Espagnol, PSOE
Felipe González
Raimon Obiols
Alfonso Perales
María Badía
María Solanas
Cristina Juarranz
FRANCE
Parti Socialiste, PS
Kader Arif
Alain Chenal
GRECE
Mouvement Panhellénique Socialiste, PASOK
Irene Lambraki
ISRAEL
Parti Travailliste d’Israël
Ophir Pines
ITALIE
Démocrates de Gauche, DS
Nicola Manca
ITALIE
Socialistes Démocratiques Italiens, SDI
Luca Cefisi
MAROC
Union Socialiste des Forces Populaires, USFP
Abderrahman Youssoufi
Abderrahman Amrani
TERRITOIRES SOUS AUTORITE PALESTINIENNE, PALESTINE
Fatah
Ilan Halevi
SUEDE
Parti Social-Démocrate Suédois, SAP
Kaj Nordquist
Asa Nilsson
TUNISIE
Le Rassemblement Constitutionnel Démocratique, RCD
Sadok Fayala
TURQUIE
Parti Républicain du Peuple, CHP
Necdet Budak
Petek Gürbüz
Internationale Socialiste des Femmes, ISF
Marlène Haas
Pia Locatelli
Union Internationale de la Jeunesse Socialiste, IUSY
Aitor Luna
Groupe Parlementaire du Parti des Socialistes Européens
Francisca Sauquillo
Secrétariat de l’IS
Latifa Perry
Sophie Thérouanne
Invités
CHYPRE
Parti Républicain Turc, CTP
Kutlay Erk
Miguel Angel Moratinos, Représentant de l’Union Européenne pour le Moyen-Orient
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