Print this article   Email this to a friend

Amérique latine et Caraïbe

Les changements en Amérique latine et en Caraïbes au centre de l’agenda de la réunion de l’IS à Montevideo

03-04 avril 2006

DECLARATION DE MONTEVIDEO

Original : espagnol 

Le Comité de l’Internationale Socialiste pour l’Amérique latine et la Caraïbe, réuni à Montevideo les 3 et 4 avril 2006, déclare :

 

1) Qu’il se réjouit de l’émergence récente, en Amérique latine et dans les Caraïbes, d’un ensemble de gouvernements progressistes d’origine et de légitimité démocratique, gouvernements qui ont relevé le défi d’avancer vers des sociétés plus justes, où la situation des secteurs les plus négligés s’améliore, surmontant l’écart en matière d’inégalité et de pauvreté, et prenant en compte les objectifs de développement national.

 

Ces gouvernements sont le résultat de luttes contre les politiques néo-libérales qui ont eu des conséquences néfastes dans la région, et qui expriment en même temps l’émergence d’acteurs sociaux qui avaient jusqu’à présent été mis en marge — entres autres les peuples indigènes comme dans le cas de la Bolivie — et traduisent la présence d’une gauche plurielle, d’expressions variées, certaines provenant de notre Internationale ou qui en sont proches, d’autres étant spécifiquement locales.

 

2) La présence de ces gouvernements crée, pour la première fois, depuis des décennies, des opportunités pour que la région avance dans son intégration, par l’intermédiaire de la complémentarité mutuelle de ses projets nationaux, de ses économies et du développement social, culturel et commercial entre les pays de la région.

 

Ce processus d’intégration créera de meilleures conditions pour une croissance équitable dans les nations respectives et augmentera la capacité et les opportunités de la région, face aux forces transnationales hégémoniques qui opèrent dans le cadre du monde globalisé.

 

3) L’ensemble des processus d’intégration sub-régionale et son articulation progressive permettra d’avancer vers un espace intégré des peuples de l’Amérique latine et des Caraïbes, donnant à la région la possibilité de dialoguer avec les autres acteurs du monde globalisé sur un pied d’égalité.

 

Dans le cas particulier du MERCOSUR, son institutionnalisation progressive constitue une avance significative, ainsi que la constitution de son Parlement, et son extension à d’autres membres.

 

4) La consolidation des espaces de dialogue et de l’articulation entre les gouvernements progressistes d’Amérique latine et les autres gouvernements et forces progressistes du monde permettra de construire de plus vastes accords et alliances, capables d’imposer à la mondialisation des règles inspirées d’un sens de justice plus en accord avec les intérêts des peuples du monde.

 

Tout ce qui a été énoncé ci-dessus devrait se traduire, entre autre, dans :

 

a) la réaffirmation dans tous nos pays de la démocratie représentative et pluraliste, sur la base de l’Etat de droit, la séparation des pouvoirs et des élections libres avec la garantie du secret du vote et l’indépendance et la neutralité des organismes de l’administration électorale, garantissant l’absence de coercitions, pressions et d’exclusions ;

 

b) l’application du droit international et du système des Nations Unies, y compris la réforme et la démocratisation des institutions internationales politiques et économiques, comme le Conseil de Sécurité, le Conseil économique et social, le FMI, la Banque mondiale, entres autres ;

 

c) la réaffirmation du multilatéralisme et le rejet de toute forme d’unilatéralisme, en particulier lorsqu’il adopte des expressions bellicistes et dévaste des nations entières ;

 

d) la lutte pour la paix et le rejet de toutes formes de terrorisme ;

 

e) la défense et la promotion au niveau universel de l’ensemble des droits de la personne  en particulier dans le domaine de l’éducation, de la santé, du travail et du logement, entres autres;

 

f) la lutte contre toutes discriminations et le respect de toutes formes de diversités culturelles, ethniques, religieuses et d’orientation sexuelle ;

 

g) la promotion des droits de la femme, au nom de l’égalité des genres;

 

h) faire avancer la lutte contre la pauvreté au niveau mondial, destinant un pourcentage du PIB des économies les plus développées à un fonds ayant cette fin ;

 

i) assurer la conception d’un nouvel ordre économique mondial et un traitement plus juste en ce qui concerne la thématique de la dette extérieure des nations sous-développées ;

 

j) la création d’autres règles pour le commerce mondial, qui permettent un échange plus équitable entre tous les pays et régions du monde ;

 

k) des règles valides au niveau universel pour préserver les équilibres environnementaux ;

 

l) des accords politiques et sociaux qui permettent de faire face au phénomène des migrations, rejetant tout type de mesures contraires aux droits de la personne ;

 

5) L’Internationale Socialiste, en tant qu’espace mondial d’articulation de forces progressistes, permet l’expression d’un internationalisme de type nouveau pour la conception d’une mondialisation différente. Nous nous engageons à impulser avec force l’action de l’Internationale Socialiste, en assurant la performance de l’ensemble de ses forces intégrantes qui sont au gouvernement dans des parties décisives du monde, en vue des objectifs susmentionnés.

 

6) Le Comité de l’Internationale Socialiste pour l’Amérique latine et la Caraïbe est un espace de consolidation, d’appui réciproque et d’articulation de ses forces intégrantes, de même que de complémentarité des agendas politiques respectifs de ses membres.

 

Nous souhaitons qu’il soit également une sphère de dialogue de la gauche plurielle qui émerge actuellement dans la région et une sphère de rencontre avec le reste de l’Internationale Socialiste. A cet égard, les seules limites sont le respect du pluralisme et des règles de la démocratie, de même que l’engagement vis à vis des secteurs les plus négligés de nos sociétés.

 

7) Le Comité de l’Internationale Socialiste pour l’Amérique latine et la Caraïbe apprécie le chemin tracé dans la République orientale de l’Uruguay par le gouvernement conduit par le président Dr. Tabaré Vázquez, en vue de combattre la pauvreté et d’affronter des réformes transcendantales pour démocratiser la société uruguayenne.

 

Le Comité salue de même les hôtes de cette rencontre, le Parti Socialiste d’Uruguay et le Nouvel Espace, membres intégrants du Frente Amplio, force politique au gouvernement dans ce pays, et membres de plein droit de notre organisation, et exprime le soutien de l’Internationale Socialiste en faveur du processus de changement qui se déroule en Uruguay.



Activités apparentées

Si vous recherchez une réunion antérieure, veuillez consulter la section BIBLIOTHEQUE.