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América Latina y el Caribe

Comité de la Internacional Socialista para América Latina y el Caribe, Buenos Aires

09-10 de abril de 2010


Discurso de Victor Benoît, líder del Partido Fusión de los Socialdemócratas Haitianos:

Chers camarades de la SICLAC,

Avant toute chose, je veux exprimer la solidarité de mon parti et de mon pays vis-à-vis de deux pays frères du continent, le Chili et le Brésil, qui à l’instar d’Haïti sont victimes récemment de catastrophes naturelles.

Je vais dans le temps qui m’est imparti mettre l’accent sur les conséquences sociales, économiques et politiques du séisme du 12 janvier 2010 en Haïti; puis je dégagerai des perspectives.

Mise en contexte

Haïti a été frappée le 12 janvier 2010 dernier par un séisme destructeur et meurtrier d’une violence et d’une cruauté inouïe. C’est l’une des pires catastrophes qu’ait connu ce pays dans son histoire. L’horreur s’est abattu ce jour-là. Sur le sol haïtien et les zones affectées se sont transformées en des champs de ruine, en des terres de désolation, en « d’horribles espaces à texture chaotique ». Le séisme du 12 janvier 2010! Un événement apocalyptique! Un terrible cauchemar! Une effroyable tragédie! Une malédiction de Dieu! Voila ce qu’en pensent les rescapes, les journalistes et l’homme de la rue!

Quoiqu’il en soit, le coup assène à ce pauvre et petit pays par cette force déchainée de la nature est extrêmement dur. Le bilan est très lourd, chiffre en perte de vie humaines, de blessure et traumatismes corporels, de dégâts physiques et matériels, de dommages psychiques : environ 300.000 morts et disparus, 500.000 blesses, 600.000 déplacés, 1.200.000 sans abris, des milliers d’individus handicapes, des quartiers de l’aire métropolitaine et de la ville de Leogane complètement rases, des pates de maison des villes de Jacmel, de Petit Gonâve, de Leogane et de Port-au-Prince démolis ou éventrés. Le patrimoine matériel haïtien sévèrement affecte, enfin une population choquée, sévèrement traumatisée, subissant l’amère réalité du temps présent et vivant dans l’angoissante incertitude.

Plus de trois (3) mois après le séisme, les zones affectées offrent une image de désolation comparable à celle d’un pays livré à lui-même, sans gouvernance, sans vision, sans ressort. Il convient de signaler que cette situation de crise catastrophique, née du cataclysme majeur du 12 janvier 2010, est venue se greffer sur un ensemble de problèmes structurels existants, d’une complexité et d’une gravite exceptionnelle : le développement anarchique des villes, la bidonvilisation sauvage de l’aire métropolitaine, la carence des structures étatiques de protection civile ou de secours, la pauvreté de la population avec 76% des habitants du pays vivant avec moins de deux (2) dollars américains par jour, le fort taux d’analphabétisme, l’état de délabrement du réseau routier national.

Les conséquences du séisme du 12 janvier 2010 sur le plan social et économique sont nombreuses, brutales, graves voire catastrophiques.

1.- L’Exode de la population de l’aire métropolitaine vers les villes de province
Ce flux migratoire vers la Province a entraine automatiquement un surpeuplement des villes, communes et sections rurales et une très forte augmentation de la demande des services d’utilité collective : soins de sante, eau et assainissement, écoles, circuits d’approvisionnement en nourriture, loisirs…

2.- La Détérioration de la situation sanitaire
Par ailleurs, le profil de la morbite en Haïti va être modifie avec l’émergence prioritaire de certaines pathologies liées au stress émotionnel et au traumatisme psychologique telles que l’hypertension artérielle, les maladies cardio-vasculaires, l’ulcère de l’estomac, le diabète sans oublier les cas de pathologie mentale qui d’ailleurs, ont certainement augmente ces dernières années en raison de plusieurs facteurs : le chômage, la violence, l’insécurité sociale, la consommation de drogues.
Enfin, il est un fait indéniable que la brusquerie et la violence inouïe du séisme du 12 janvier 2010 ont cause un choc terrible au sein de la population Haïtienne qui restera meurtrie pendant longtemps encore.

3.- L’Émergence d’une génération d’handicapes physiques
En effet, ils sont légions les individus, victimes de blessures, de fractures et de traumatismes divers qui ont subi une amputation d’un ou de deux segments de membres ou de membres. Ils se recrutent parmi toutes les classes, a tous les âges et de tous les secteurs : adolescents, jeunes et adultes, élèves, étudiants et enseignants, employés, fonctionnaires et professionnels d’institutions publiques ou d’entreprises privées, fideles, prêtres et pasteurs d’églises, commerçants, industriels et entrepreneurs, journalistes, membres de la force publique.

Un milieu ou les institutions de sécurité sociale existantes sont défaillantes et sont loin d’être prêtes, dans leur structure et dans leur vision, pour jouer valablement leur partition dans cette situation de crise catastrophique.

4.- L’Aggravation de la situation des Orphelins et Enfants Vulnérables (OEV)
Pires les enfants seront traumatises par la perte de leur mère ou de leur père avec des conséquences comme les troubles psycho-somatiques, la dépression chronique, le peu d’estime de soi-même, les problèmes d’apprentissage et un comportement social inadapté.

Prives de la protection de leurs parents ou des adultes membres de leur ménage, ces enfants sont exposes a des risques accrus de violence, d’exploitation et d’abus.

5.- L’Aggravation du Chômage
En effet, des dizaines de milliers d’emplois sont automatiquement perdus avec la destruction d’un grand nombre d’entreprises de production de biens et de fourniture de services : banques, usines d’assemblages, magasins et super-marches, hôtels, stations d’essences, école et instituts d’enseignement supérieur, autres entreprises commerciales et industrielles.

6.- La Détérioration de la Situation des Femmes
Toutefois, les femmes demeurant un groupe social très vulnérables à cause de leur statut économique (manque d’autonomie financière, sous-emploi) leur sous-éducation et le stéréotype machiste prédominant dans la société haïtienne.

Compte tenu de l’impact catastrophique de séisme sur les indicateurs économiques nationaux, il faut s’attendre a des répercussions fâcheuses sur les secteurs et groupes sociaux dont particulièrement les Femmes qui verront leur vulnérabilité amplifiée.

7.- L’Aggravation de la Délinquance Juvénile
L’accentuation de la pauvreté, l’aggravation du chômage, le manque évident d’opportunités pour les jeunes, la carence de structures étatiques d’encadrement de la jeunesse est autant de facteurs qui ont concouru pendant les trois (3) dernières décennies à l’aggravation de la délinquance sociale surtout parmi la communauté juvénile.

Il est un fait certain que le séisme du 12 janvier 2010 rendra le tableau encore plus sombre avec ses effets dévastateurs sur l’économie nationale et la qualité de la vie et ses conséquences graves sur la gouvernance et la stabilité institutionnelle.

8.- L’Affaiblissement et la Désorganisation du Secteur Éducation
La communauté scolaire a été sévèrement affectée par le séisme dévastateur du 12 janvier 2010. Plus de 70% des établissements scolaires ont été détruits dans l’Aire Métropolitaine et dans les villes de Leogane, de Petit Goave et de Jacmel. La capacité d’accueil du système éducatif a été réduite à une peau de chagrin. Neuf (9) facultés de L’UEH et plus d’une dizaine d’universités privées ont disparu avec étudiants et professeurs.

9- La Recrudescence de l’Insécurité
Plus de 4.000 prisonniers, parmi eux des criminels et bandits notoires, se sont évadés du Pénitencier National, le plus grand Centre Carcéral du pays, à la faveur du séisme.

Des agressions et assassinats ont été commis même sur des policiers. Dans les annales de l’insécurité en Haïti, le mois de Mars 2010 est l’un des plus noirs avec 63 recenses d’assassinats par armes a feu.

10.- Problématique du droit a la Succession
Les problèmes d’ouverture à la succession crées par la disparition d’une multitude de personnes, dans les conditions que l’on sait, vont se poser dans toute l’acuité.

Quand on considère le sévère déficit dans le domaine de l’enregistrement des actes d’état civil et les grandes difficultés d’accès du citoyen Haïtien au système judiciaire, il est une fait certain que la résolution des problèmes sus-cites sera très lente, laborieuse et compliquée.

11.- Conséquences Économiques
Comme le séisme a frappe surtout la zone métropolitaine de Port-au-Prince qui est le centre économique et administratif du pays, les conséquences économiques néfastes sont sans précédents en Haïti : les institutions du secteur public et du prive, les ONG sont frappes de manière aigue.

Dans un document officiel préparé par le gouvernement d’Haïti, a l’occasion de la réunion du 31 mars 2010 aux Nations –Unies a New York, nous tirons les informations suivantes :

1.- La valeur totale des dommages et des pertes causées par le séisme est estimée a 7.9 milliards de dollars; ce qui équivaut a un peu plus de 120% du P.I.B du pays en 2009. D’après deux experts en dommages et pertes, c’est la première fois que le cout d’un désastre est aussi élevé relatif à l’économie d’un pays.

2.- Le secteur prive a perdu 5.5 milliards de dollars, soit 70% du total, tandis que la part du secteur public s’élève a 2.4 milliards de dollars, soit 30%.

3.- La valeur totale des besoins s’élève a 11,5 milliards de dollars.

Ce qui a été fait face a la situation?

D’abord, nous devons mettre l’accent sur des prouesses de solidarité au sein du peuple haïtien. Des les soirs de la catastrophe, des jeunes se sont faits secouristes pour sauver des vies humaines. Malgré leur inexpérience, sans assistance de l’État, ils ont sauve beaucoup de gens. Et deux ou trois jours après le séisme, la population s’est remise debout pour gérer son quotidien dans le malheur.

Ensuite, il ya eu cette grande solidarité internationale à l’ endroit d’Haïti durant la période d’extrême urgence, sous forme d’alimentation et d médicaments. Bien sur l’action des bailleurs de fonds qui ont promis une aide de 10 milliards de dollars sur 10 ans est importante. Cependant, nous devons signaler que de tous les coins de la terre, des pays en pleine crise ont promis leur quote-part. C’est le cas de la Géorgie avec US 10.000 etc. Ce qui m’a surtout frappe c’est l’Amérique Latine. La solidarité a commence avec le voisin le plus proche, la République Dominicaine qui a préparé des aliments cuits, qui a reçu beaucoup de malades, d’étudiants haïtiens. Ce faisant, ils ont écrit une page d’Histoire allant dans le sens d’un rapprochement de plus en plus harmonieux entre les 2 peules. En outre, beaucoup d’organisations régionales ont organise des réunions avec des officiels haïtiens pour decides des supports concrets et immédiats. Membres de l’opposition, je ne suis pas au courant des actions de solidarité faites dans les relations d’État a État, mais a travers les medias, j’ai appris que le Mexique, le Venezuela, le Brésil, L’Argentine, le Chili, L’Uruguay, Cuba ont beaucoup aide. Nous apprécions tous ces gestes de solidarité et nous remercions les États et les peuples du sous-continent. Mais il nous faut aller plus loin. Le Nous ici, c’est le peuple haïtien.


Que faire pour l’avenir?

S’il y a actuellement en Haïti consensus sur une idée, c’est qu’il nous faut reconstruire le pays autrement. C’est bien mais en même temps ca pose un problème politique important. Il s’agit de la gouvernance appropriée pour faire face à la situation. Je vous avoue que je suis très préoccupé à l’instar de toute l’opposition et de la grande majorité du peuple haïtien. Alors que le moment demande la concertation nationale, le Président de mon pays pratique le sectarisme. En termes clairs, les grandes orientations pour la reconstruction sont faites sans dialogue avec les organisations pour la reconstruction politiques. Tandis que le moment exige la transparence, le président Préval planifie avec ses acolytes des élections frauduleuses, en vue de continuer à influencer la vie politique la vie politique. Par personne interposée. Tandis que la bonne gouvernance exige la séparation des pouvoirs, le président Préval a introduit au Parlement un projet de loi pour demander pleins pourvoir en faveur de l’Exécutif durant 18 mois, a travers une loi traitant de l’état d’urgence. Tandis que la bonne gouvernance prône le respect des droits de la personne, le président Préval à travers ce projet de loi réclame la restriction des libertés fondamentales.

Les plates-formes politiques d’opposition ont compris le danger que cette ligne politique représente pour les acquis démocratiques encore fragiles. Et si on n’est pas vigilent, le pays peut connaitre à moyen terme un cataclysme politique terrible. C’est pour l’empêcher et sauvegarder le processus démocratique de plus en plus fragile que nous autres, socio-démocrates, nous sommes actuellement dans une stratégie unitaire avec d’autres partenaires. Nous voulons marcher sur deux pieds :

  •   D’une part, exiger que l’argent de la solidarité internationale serve a la reconstruction réelle du pays
  •   D’autre part, sauvegarder les acquis démocratiques en empêchant toute dérive dictatoriale

Dans l’application de cette stratégie, nous avons besoin de la solidarité de l’Internationale Socialiste, je vous demande d’être notre caisse de résonnance sur le plan international pour aider les peuples du monde entier à comprendre ce qui se passe en Haïti. L’IS devrait être plus présente en Haïti sous forme de missions ou d’autres activités. De plus, conformément a la valeur de la solidarité que prône l’International Socialiste, je demande aux partis frères, particulièrement a ceux qui sont au pouvoir, de porter leurs gouvernements ou leur université a accorder des bourses d’études a des jeunes haïtiens qui veulent avoir accès a l’Université mais qui ne peuvent pas le faire, vu que les locaux de plusieurs facultés se sont effondres avec beaucoup de professeurs, a l’occasion du séisme. Je vous exhorte à le faire. C’est une action concrète de solidarité qui aura des incidences positives sur l’avenir du peuple haïtien.

En terminant, je renouvelle mes remerciements a tous les partis frères pour leurs marques de solidarité a mon endroit et mon parti, a la suite du séisme : Georges Paprandeou, Martin Torrijos, Ruben Barrios et Fernando Martin, la Direction du P.R.D, Luiz Ayala…



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